Polyphonies Corses et de la Méditerranée Ancienne
Le groupe A MURELLA est un ensemble féminin à voix solistes, spécialisé dans la musique ancienne, qu’elle soit savante ou de transmission orale, a cappella.
Fondé par Chantal LANDI-COSTERIAN , Marie COLONNA de’ PAOLI et Fiurenza DIONISI, le groupe porte en lui l’héritage, harmonieusement mêlé, de chacune de ses chanteuses. Le groupe est dirigé par Chantal LANDI qui lui a insufflé la science et le savoir-faire des musiques anciennes les plus savantes comme les plus traditionnelles.
Plongé dans les racines des cultures de la Méditerranée, A MURELLA restitue la plus profonde tradition vocale de la polyphonie corse. Le groupe A MURELLA interprète différentes polyphonies du Bassin Méditerranéen , auxquelles son répertoire de musique ancienne fait un harmonieux écho.
Le groupe A MURELLA est reconnu pour ses interprétations particulièrement vivantes et chaleureuses, qui rendent accessibles à tous des musiques qui viennent de la nuit des temps.
Chacune d’entre elles porte en héritage la mémoire tourmentée de ce pays qu’elles veulent transmettre à leur tour, afin de la faire connaître par le chant.
La Polyphonie Corse, traditionnellement interprétée à 3 voix, chacune, soliste, est dotée d’une fonction essentielle. La secunda (seconde dans l’ordre des hauteurs) entame le chant et le guide, le bassu lui apporte son assise, la terza s’épanouit dans les ornements tout en soulignant l’harmonie.
Les intervalles, dans certains chants anciens, favorisent l’octave et la quinte. Enfin le groupe renoue avec l’ancien savoir-faire et utilise les quarts de tons, voire des intervalles encore plus subtils. Ils colorent le chant, sur une palette contrastée que la contagion de musiques plus récentes avait parfois fait oublier.
Il s’instaure entre ces trois voix un jeu qui tient de la question/réponse, parfois de la joute, et dans lequel l’écoute de chacune est essentielle. Les respirations, sauf lorsqu’elles sont délibérément expressives, se relayent pour ne pas interrompre la ligne (on dit aussi que les voix « tuilent »). La polyphonie est ici symbole d’un travail commun, où chacun tour à tour, un bref instant, soulage les autres et se repose sur eux.
Le groupe A MURELLA met en relief l’accent sur les différences de styles, d’époques et d’influences. Chacune des solistes chante dans sa tessiture naturelle. Le refus de la joliesse, et inversement celui d’un chant faussement rude ou fruste, que l’on voudrait associer aux cultures rurales, la recherche minutieuse des reliefs et des harmoniques deviennent ici quête de sens. Ils dévoilent la matière vivante d’une poésie âpre et passionnée qui défie le temps.